De reniements en renoncements, le bilan du gouvernement à l’école

Cette rentrée est la dernière du quinquennat qui s’achève. Le constat est sans appel, très loin des promesses de la campagne de 2012.

A l’égalité républicaine du service public d’éducation s’est substituée l’école territoriale de Hollande. La balkanisation du système éducatif aggravée par les contre-réformes des rythmes scolaires et du collège est source d’inégalités d’accès et de contenus pour les élèves et leurs familles.

La gratuité, principe fondateur, est gravement mise en cause. Trois ans après leur mise en oeuvre, plus de 40% des familles paient pour accéder aux temps périscolaires. La diminution de près de 10 milliards d’euros de dotations aux collectivités territoriales s’accompagne de la remise en cause par les exécutifs PS et LR de la gratuité du transport scolaire, d’aides aux cantines ou pour le matériel, de la fermeture d’école en particulier en zone rurale.

Développant la logique du socle commun introduit par la droite, le quinquennat socialiste est celui d’une école au rabais. Perte de centaines d’heures d’enseignement disciplinaires au collège, suppression entérinée d’une année d’étude dans la voie professionnelle et de filières dans la voie technologique… l’idéal émancipateur est mis au placard au profit d’une conception utilitariste et d’une soumission de l’école aux intérêts patronaux.

Les enseignants auront été dépossédés de leurs métiers. Logique managériale, délitement du lien aux disciplines, multiplication des hiérarchies locales et paupérisation de la condition enseignante sont à l’origine d’une crise de recrutement qui menace le fonctionnement de l’institution. Aux « 60 000 postes » promis et non créés s’oppose la réalité de classes surchargées où le nombre moyen d’élèves en primaire, au collège et au lycée est aujourd’hui plus important que sous le quinquennat précédent.

Le Parti de Gauche propose, dans le cadre de la campagne de la France insoumise, un programme d’urgence pour tourner la page d’une décennie de politique régressive dans le domaine éducatif. Allongement de la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans, plan de pré-recrutement à la hauteur des besoins éducatifs, refonte d’une formation initiale ouverte à l’ensemble mouvements pédagogiques, extension de la gratuité à un périscolaire organisé nationalement, abrogation des contre-réformes du collège et du bac-pro, hausse du point d’indice sont autant de mesures qu’il faudrait voir mis en oeuvre pour renouer avec le projet d’école de légalité et de l’émancipation.

Paul Vannier, secrétaire national à l’éducation, Françoise Dureau et Francis Daspe, co-responsables de la commission éducation du Parti de Gauche

2 réflexions sur “De reniements en renoncements, le bilan du gouvernement à l’école

  1. je vais me permettre de laisser un message concernant les grands oubliés de cette réforme….les Animateurs.
    et oui être animateur revêt plusieurs facettes. on peut être animateur saisonnier pour le plaisir des enfants durant les vacances dans les accueils de loisirs avec ou sans hébergement. et on peut être animateur professionnel dans différents cadre d’emploi, social, culturel, socioculturel, d’insertion par l’économie, périscolaire, … et là, il y a une différence de taille qui est la formation!
    NON! être animateur n’est pas une chose simple!!! non! non et re non!
    je suis animatrice socioculturelle (BAC+4) , animatrice territoriale, responsable de service depuis 15 ans.!!
    être animateur ce n’est pas le feu bois et les chansons!
    animer c’est faire vivre!
    c’est mettre en place des actions, des projets qui se fait regrouper des publics différents sur des thèmes variées et qui leur permet de trouver une place au sein de cette société.
    mais là avec la réforme de l’école c’est le pompom.
    on fait passé les animateurs pour des gardiens d’enfants.
    les TAP sont animés (animés! c’est un bien grand mot) par du personnel trouvé de ci de là dans la mairie: des animateurs de garderie, de cantine, des activités de loisirs du mercredi, des femmes de ménage, du personnel technique a qui ont fait passer le BAFA car la CAF finance, des contrats CAE sans qualification: ils coûtent pas trop chers à la commune et c’est un turnover toute l’année.
    comment voulez vous mettre en place des projet cohérents qui répondent aux besoin des enfants.
    le personnel de l’animation est le laissé pour compte des municipalités. on leur demande beaucoup mais le personnel dans ces équipes n’ont pas la vocation (ou très peu).
    dans la commune où je travaille c’est 45min de TAP 4 jours par semaine, les relations avec les enseignants sont tendues. nous n’avons pas de salles, on doit faire cohabiter un enseignant avec un animateur. mais surtout faut que rien ne bouge dans la salle et ce avec les mêmes gamins qu’ils viennent d’avoir et qu’ils ont lâchés dans la cour!
    contrairement aux enseignants le personnel communal est sur une base de 35h et non 24h. de ce fait le nombre d’heure de préparation des activités est dérisoire (ben oui y a le ménage des écoles à faire!!)
    je n’ai jamais aimé cette réforme mais il fallait la mettre en place. alors j’ai expliqué aux animateurs que la qualité des projets leur permettrait de valoriser leur métier auprès des familles, des élus…
    un mois… il a fallu un mois pour que je dise aux animateurs que j’étais désolée de leur avoir fait croire que cela allait les valoriser. j’ai été exigeante avec eux dans l’originalité des projets mais voilà: tout est complexe dans ces TAP. je leur est demandé bien plus que ce qu’ils ont récolté.
    je pense sincèrement que les TAP ne doivent pas être gérer par les communes mais l’éducation nationale.
    il y a tant d’animateurs professionnels avec leur spécialité artistique, sportive, scientifique.
    il y a tant d’intermittent du spectacle qui se ferait une joie d’avoir quelques heures fixes dans la semaine pour transmettre leur savoir.
    il y a tant de directeur d’école qui souhaiteraient soulager l’ équipe enseignante de l’éducation artistique, sportive ou scientifique. (ben oui on a le droit de ne pas être footballeur, geek et musicien!)
    et surtout enlever une structure dans la journée des enfants ne serait pas un mal!!
    (garderie du matin, école, cantine, école, TAP, garderie du soir, Nounou, sport, maison dodo)

  2. Entièrement d’accord… avec presque tout. On ne peut pas contraindre les jeunes à une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Jusqu’à 16 ans, à la limite (même si cela devient très compliqué pour beaucoup d’élèves qui veulent entrer dans la vie active), mais après il faut parler de formation et non d’éducation obligatoire.

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